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    Alan Stivell chantera à Nantes à l’occasion de la manifestation pour la réunification qui aura lieu ce samedi 27 septembre à Nantes. Entretien.

    Presse Ocean : La Bretagne sans la Loire-Atlantique est une absurdité pour vous ? 

    Alan Stivell : « Il y a certains qui s’auto-persuadent d’une identité bretonne tellement forte qu’elle pourrait résister dans un ensemble ouestien (ou à quatre). ça n’a certainement pas été leur sujet d’étude pendant bien longtemps. Avec d’autres, je porte à bout de bras cette culture, ces formes de pensée et de sensibilités. J’ai beaucoup travaillé à la faire connaître par les radios, etc. Sans ce travail quotidien, militant ou plus professionnel, il est certain que tout retomberait vite. Pour une pérennisation, ce n’est pas seulement la Bretagne réunie qui est nécessaire ; il faudra aussi, au pouvoir breton renforcé, beaucoup de perspicacité et d’efficacité pour l’assurer. Une Bretagne à quatre ou une dissolution, avant d’être absurdité, c’est une grave insulte aux Droits de l’homme. Une preuve de plus que la France n’en est certainement pas la patrie. Les habitants du Pays nantais n’ont jamais demandé à quitter leur pays, la Bretagne. Leurs représentants, toutes tendances confondues, n’avaient jamais dit OK. Le reste de la Bretagne non plus. Cette situation s’est faite par la force, pour obéir à la volonté de quelques technocrates. C’est du totalitarisme. La tentative de l’Etat, d’effacer des esprits l’identité bretonne millénaire des Nantais (que nous offrons, sans réserve, aux non-bretons d’origine qui s’y installent), n’arrive même pas à contrecarrer ce sentiment si profond. Même si la propagande, directe ou indirecte, réussi forcément à mordre un peu. 

    Qu’est-ce que changerait une Bretagne réunie ?

    « En dehors du sentiment, de l’histoire et de la culture, une Bretagne réunie, c’est du dynamisme économique et de l’optimisme qui enfin reviendrait. Tout l’ouest de la France en bénéficierait grandement. Une Bretagne dissoute dans un Grand-ouest, comme une Bretagne rabougrie, on peut démontrer que ce serait le contraire ». 

    Quel message voulez-vous passer samedi à la manifestation ? 

    « Comme l’immense majorité des participants, je suis un humaniste, épris du respect dû à chaque humain. Et chaque humain a aussi le devoir de ne pas gaspiller, non seulement l’héritage, mais la pensée et le potentiel créatif de l’humanité. Très grave de l’amoindrir, de tuer avec préméditation sa part bretonne, l’égale des autres. Avec d’autres, j’ai prouvé, je prouve, que la culture bretonne n’est sûrement pas plus fermée, pas plus rétrograde, pas moins universelle que les autres. » 

    Vous allez chanter  samedi ?

    Je serai sur scène à la conclusion des discours avant la manifestation vers 15h30. Donc bienvenue en début d’après-midi. Mais j’encourage à rester défiler, puis faire la fête, avec d’autres artistes et musiciens dans la soirée où je serai parmi le public ».

    Quand et comment avez-vous composé le titre « Hep ’n Naoned, Breizh ebet ! » ? 

    «  J’avoue que j’étais (et suis) assez obsédé par cette réforme territoriale. Je ne pouvais m’empêcher de crier à ma façon « Indignez-vous ! ». Avec l’urgence et le défi de faire un enregistrement tout seul et l’idée de le lancer gratuitement sur le Net.  Je me suis mis à reprendre un ancien titre, « Brezhoneg ’raok ! », en modifiant mes paroles. Puis je l’ai réuni, en medley, à un morceau récent « La hargne au cœur ».   J’avais ma harpe et mes claviers déjà branchés à mon ordi. J’ai programmé rythmique, etc., branchés ma pédale distorsion et autres effets électroniques (faisant croire à des guitares électriques, alors qu’il n’y a qu’une harpe). Et j’ai fait ce medley en solo total, mais pas intimiste du tout : c’est pas le but ; peut-être même mon dernier morceau vraiment rock. Pour le chant, j’ai été l’enregistrer dans un autre studio. Et, une semaine après, j’étais au mastering.  J’ai pu lancer ce titre sur Internet la veille de la manifestation de juin».

     Vous travaillez sur un nouvel album, une nouvelle tournée ?

    « Je suis dans l’avant-dernière phase de travaux pour mon 24ème album, qui sortira au début 2015.  La tournée actuelle se termine en décembre par quatre dates dans de belles salles italiennes, puis trois autres concerts en Belgique. Et le nouveau spectacle démarrera au printemps. 

    Propos recueillis par Stéphane Pajot

    www.alan-stivell.com


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  • Nantes : Manif pour la réunification de la Bretagne

    le samedi 27 septembre 2014    à 14h place de la Petite Hollande à Nantes

    " Je serai la, je chanterai juste avant le deparr du defile, donc vers 15h30. ! "
    Ken arc'hoazh!

    (Alan Stivell / 26.09.14 - forum officiel)

     

     


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  • Réunifier la Bretgane ? Pour quoi faire ? " | Archives Ouest-France


    Ouest-France et Delphine Jory Ladyblogue vous proposent de parler de la réunification de la Bretagne, le mercredi 1er octobre, à 18 h, au Ceili, à Quimper.

    « Pourquoi réunifier la Bretagne ? Qu'est-ce cela changerait dans nos vies ? Y aurait-il un vrai impact économique ? Pourquoi le gouvernement ne souhaite-t-il pas cette réunification ? » : il faut qu'on parle de tout ! Rendez-vous donc à Quimper, au Ceili, mercredi 1er octobre, à 18 h.

    Parmi les invités : Isabelle Le Bal, première adjointe à la ville de Quimper, Igor Gardes, directeur du festival Le Cornouaille, Christian Gouérou, directeur départemental d'Ouest-France, et Ronan Gorgiard, journaliste d'Ouest-France, spécialiste de la culture bretonne."


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