• Le café « la Charrue » souffle sa première bougie (Ouest france.fr / 04.10.14)

    Ce soir, le café la Charrue célébrera son premier anniversaire. Tout le monde est convié à un fest-noz un peu décalé.

    Ce soir, le café la Charrue célébrera son premier anniversaire. Tout le monde est convié à un fest-noz un peu décalé. |

    Wissem AGUIR.


    Le bar culturel et militant de la rue de Couëré fête un an d'ouverture ce soir. L'occasion, pour le café de revenir sur douze mois de joies plus que de « peines ». Et d'aborder l'avenir avec entrain et ambition.

    Portrait

    An Arar. C'est mon petit nom. Il signifie « la charrue » en breton. Une origine que je tiens de mon « père », Jonathan Guillaume. Il était professeur de breton dans une autre vie. Mais ça, c'était avant moi. Aujourd'hui, le plus clair de son temps, il le passe derrière mon comptoir. « Je cherchais un nom en adéquation avec Châteaubriant, où je me suis installé, car je viens de Nantes, dévoile Jonathan Guillaume. La charrue correspond à la fois au monde agricole et à l'univers ouvrier, ce qui symbolise bien Châteaubriant. »

    Au-dessus des bières, des papiers aux couleurs bigarrés sont accrochés pêle-mêle. Un tract « Bretagne antifasciste », les mots « J'aime la Bretagne » dessinés au feutre par un enfant, un flyer rose arborant le slogan « Les femmes ne sont pas des objets » : oui, j'annonce la couleur, je suis un café militant ! « Mais je donne à ce mot un sens plus large, nuance le maître des lieux. Je veux faire de ce café un lieu de diffusion culturelle, où le débat est possible. »

    Raison pour laquelle j'arbore l'autocollant bleu « Oui à l'aéroport », juste à côté de son ennemi juré jaune et rouge. C'est un client qui me l'a donné pour taquiner gentiment le patron, ancien membre de la coordination des anti-aéroport. « Un passé dont je ne me suis jamais caché, assume-t-il. Mais la Charrue n'est pas un café anti-aéroport. Contribuer à enrichir la vie culturelle castelbriantaise, c'est cela, pour moi, être militant. »

    « Promouvoir des artistes locaux »

    Voyez plutôt : je propose à mes clients des produits frais et locaux, comme ces fromages achetés à des producteurs de Vay ou Rougé ou le pain préparé par un paysan boulanger de Soulvache. Et la bière qui coule de mes tireuses est brassée à Jans ! « Je souhaite être reconnu à part entière comme un acteur économique du territoire », revendique le patron.

    Côté scène, je braque les projecteurs sur les groupes et artistes locaux. Les Génisses dans l'maïs (Soudan-Issé), Pur Pulse (Châteaubriant) et Annie Lam (Moisdon-la-Rivière) sont venus jouer dans mes murs. « Promouvoir les artistes locaux, c'est aussi militer. Pour rendre le pays de Châteaubriant plus vivant et attractif pour les jeunes et les inciter à s'installer ici. »

    Le traumatisme de février

    Bar éclectique, j'ai aussi accueilli une réunion publique sur l'installation de jeunes agriculteurs bio, une autre sur les habitats écologiques, la projection d'un documentaire sur les enfants pauvres de Dublin...

    Un an, ça passe vite. J'en ai vu défiler des gens, devant mon zinc ou mes fenêtres. Une allée pavée bien agréable, cette rue de Couëré. Seules les voitures qui circulent m'empêchent d'en profiter pleinement.

    Surtout depuis cette nuit traumatisante de février... Un incident anodin (une voiture qui passe trop près d'un client attablé en terrasse) avait dégénéré en bagarre. Pendant un mois, mes portes sont restées closes. « L'image du café en a souffert, se désole le tenancier. Et les mois qui ont suivi la fermeture administrative, mon chiffre d'affaires a baissé de moitié. » La machine s'est relancée en septembre. Et beaucoup de gens continuent de me dire qu'ils n'auraient jamais pensé trouver un café comme le mien à Châteaubriant.

    Le programme de l'année m'incite, lui aussi, à voir la chopine à moitié pleine. En novembre, et pour la première fois, je vais participer au festival nantais Cultures Bar-Bars. Et mon carnet de bal est bien rempli : le groupe nantais Label Blonde (dont deux membres vivent à Châteaubriant), Gweltan, un DJ de Soudan, le groupe rennais Sapin, une soirée de projections de films amateurs avec Neness prod de Guémené-Penfao... Et ce soir, je vous invite à fêter mon anniversaire et à venir danser chez moi.

    Ce samedi, à 21 h, à la Charrue, rue de Couëré, soirée anniversaire avec un concert fest-noz animé par Beat Bouet Trio, mélange détonnant d'accordéon, d'human beat box et de chansons traditionnelles à la sauce ragga-hip-hop.

     

    Ce soir, le café la Charrue célébrera son premier anniversaire. Tout le monde est convié à un fest-noz un peu décalé. |


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